Géographes et mathématiciens éclairent la cyberguerre
Des chercheurs établissent une cartographie des opérations de déstabilisation sur Internet, sous l’œil des armées, pour lesquelles le cyberespace est un nouveau territoire à défendre.
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Elles représentent la nouvelle guerre mondiale, virtuelle. Ce sont des cartes étranges, à mi-chemin entre les œuvres de Vasarely et les « patates » des cours de mathématiques de l’école primaire : la cartographie du cyberespace est une science en plein progrès, que les armées regardent de près, comme en a témoigné le colloque organisé par la chaire Castex de cyberstratégie à l’Ecole militaire, à Paris, les 13 et 14 mars.
« Le cyberespace est un milieu où l’on positionne ses forces, mais c’est aussi un terrain à défendre, et une menace stratégique, a souligné Frédérick Douzet, de l’Institut français de géopolitique de Paris-VIII, organisatrice de cette réunion d’experts. En se représentant cet espace, on parviendra à mieux le comprendre, […] comme les armées l’ont fait pour les espaces terrestres, maritimes et aériens. » Selon la chercheuse, « on peut faire l’hypothèse qu’il existe des territoires, à conquérir et à cartographier ».
La question de la souveraineté nationale
Sur le territoire virtuel du Net, la question de la souveraineté nationale est complexe à appréhender, dit le commandant cyber de l’armée française, le général Olivier Bonnet de Paillerets. « Dans la couche “infra” du cyberespace — les serveurs —, la notion de territorialité s’applique. Dans la couche “applicative”, la question du contrôle des applications (donc des algorithmes), est plus complexe. Enfin, dans la couche cognitive, il y a encore beaucoup de questions ouvertes sur la notion de territorialité et sur l’appropriation des données. » Celles-ci sont en effet revendiquées à la fois par les Etats, par les citoyens et par les acteurs économiques privés.
De Google à Yahoo!, « ce sont les acteurs qui transfèrent les données qui sont les nouveaux gardes-frontières », rappelle Uta Kohl, de l’université du pays de Galles. « Nous sommes dans ce domaine dans une logique de souveraineté de combat », estime David…
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